Le 10 mai 1940, la France est envahie à l’endroit où la ligne Maginot n'avait pas été prolongée suffisamment : dans les Ardennes. Cette erreur stratégique est celle du maréchal Pétain, car il n'avait pas jugé nécessaire la ligne Maginot là-bas.
De septembre 1939 au mois de mai 1940, c'est ce qu'on apppelle la « drôle de guerre » car les attaques prévues sont ajournées. L'hiver est rigoureux, les conditions cilmatiques sont défavorables. Français et Allemands se regardent et attendent les combats. Ils disposent des mêmes forces. La victoire allemande est donc due à la tactique militaire et à une meilleure organisation.
La percée allemande est réalisée du 10 mai au 5 juin. Les chefs politiques et militaires voient clairement ce qui attend la France. « Notre territoire sera sans soute une fois de plus envahi ; quelques jours peuvent suffire pour atteindre Paris. » (De Gaulle) ; « la route de Paris est ouverte, la bataille est perdue » (Reynaud).
La défense est héroïque, mais impossible. Les contre-offensives du général de Gaulle à Montcornet sont efficaces, mais insuffisantes à Abbeville le 28 mai. La défense française vole en éclat, d'une manière encore pire qu'en 1871. Dans une certaine mesure, la IIIè République perd sa légitimité du fait de sa défaite. Aucun régime moderne n'a survécu en France à une défaite militaire.
Le gouvernement français décide alors de rappeler, le 18 mai 1940, le maréchal Philippe Pétain, qui était ambassadeur en Espagne en tant que vice-président du Conseil. Ce rappel au gouvernement par le président du Conseil sert à motiver les troupes et la France en plein déboire. Paul Reynaud s’appuie surtout sur le charisme de Pétain : auprès du peuple français, c'est le vainqueur de Verdun. La France et son gouvernement espèrent donc qu’il soit son sauveur, une nouvelle fois. Pétain a donc une légitimité charismatique puisqu’il est écouté et aimé des Français. De plus, il a aussi une légitimité légale. Il a été en effet choisi par le président du Conseil pour faire partie du gouvernement ; la Constitution de la Troisième République précise que le président du Conseil, c'est-à-dire Paul Reynaud, choisit lui-même les membres de son gouvernement. Il prononce un discours ce même jour :
« Le vainqueur de Verdun, celui grâce à qui les assaillants de 1916 n'ont pas passé, celui grâce à qui le moral de l'armée française en 1917 s'est ressaisi pour la victoire, le maréchal Pétain est revenu de Madrid où il a rendu tant de services à la France. Il est désormais à mes côtés comme ministre d'Etat, vice-président du Conseil. » Paul Reynaud, le 18 mai 1940 à la radio.
Paul Reynaud
Alors que la déroute de la France se poursuit, Charles de Gaulle monte dans la hiérarchie française, devenant, grâce au courage et à ses contre-offensives face à l'envahisseur, général à titre temporaire. De plus, le 6 juin 1940, Paul Reynaud, après avoir appelé Pétain, nomme De Gaulle sous-secrétaire d'Etat à la Défense nationale. Pétain et De Gaulle se retrouvent face à face dans le dernier gouvernement Reynaud. Charles de Gaulle est encore inconnu de la population mais obtient une certaine légitimité, notamment une légitimité légale puisqu’il est nommé par le gouvernement.
L'une des dernières rencontres entre Pétain et de Gaulle se fait le 11 juin 1940. « Vous êtes général ? Je ne vous fécilite pas. À quoi bon les grades dans la défaite. » explique Pétain à De Gaulle. Le général réplique : « Mais vous, Monsieur le Maréchal, c'est pendant la retraite de 1914 que vous avez reçu vos premières étoiles. » Ultime réponse de Pétain : « Aucun rapport. »
Le mois de juin marque un tournant dans la construction de la future légitimité de Philippe Pétain. Le gouvernement se réfugie, dans un premier temps, à Cangé (12-13 juin 1940), puis, dans la précipitation, « quitte hâtivement les bords de la Loire pour ceux de la Garonne à Bordeaux »1 le 14 juin. Trois semaines de décomposition précèdent la signature de l'armistice, que demandent Philippe Pétain et le général Weygand, mais Reynaud refuse le 16 juin 1940. Albert Lebrun propose à Philippe Pétain de former un gouvernement. Pétain acquiert donc un pouvoir immense puisqu'il lui est proposé d'être président du Conseil à la place d'un Paul Reynaud démissionnaire. Il a donc de la légitimité grâce à ce titre. Charles Maurras parle de « divine surprise ». Son premier acte est le choix de l'armistice pour soulager la France. C'est ce qu'il explique aux Français le 17 juin 1940.
« Français ! À
Le maréchal Pétain le 17 juin 1940
l'appel de Monsieur le Président de la République, j'assume à partir d'aujourd'hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l'affection de notre admirable armée qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires, contre un ennemi supérieur en nombre et en armes, sûr que, par sa magnifique résistance elle a rempli nos devoirs vis-à-vis de nos alliés, sûr de l'appui des anciens combattants que j'ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France don de ma personne pour atténuer son malheur.
En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude.
C'est le coeur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut tenter de cesser le combat.
Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l'Honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.
Que tous les Français se groupent autour du gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n'écouter que leur foi dans le destin de la Patrie. »
Le but de Pétain est de remettre le pays dans le droit chemin. Cela passe, selon lui, par l'armistice. Pendant ce temps-là, De Gaulle est envoyé par Paul Reynaud à Londres, le 9 juin 1940, dans le but de représenter les intérèts français en Grande-Bretagne. Il a donc une certaine importance au sein du gouvernement de Paul Reynaud. Le 16 juin, un accord est trouvé. Il consiste à fusionner la France et la Grande-Bretagne en un seul pays. Mais ce projet, qui paraît difficilement réalisable, est voué à l'echec, avec la démission de Reynaud. De Gaulle fait vraiment bonne impression auprès de Churchill lors de leur première rencontre : « le général de Gaulle était jeune, énergique et m'avait fait une impression très favorable ».2
De Gaulle s'oppose à Pétain en ce qui concerne la suite de la guerre. L'un souhaite la continuer et le deuxième désire l'armistice. Le 16 juin, Pétain et De Gaulle échangent une dernière poignée de main sans mot, à l'hôtel Splendid. De Gaulle rejoint Londres. Il choisit donc de ne pas abandonner le combat. Le 18 juin 1940, il s'exprime par la radio aux Français pour les inciter à refuser la défaite et, implicitement, à s'opposer au gouvernement mis en place, en employant, notamment, le mot de « résistance ». Cette date restera gravée dans les mémoires ; pourtant ce discours est très peu écouté.
Appel du 18 juin 1940
« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. [...]
La France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens pour écraser un jour nos ennemis.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. »3
Dans son discours, de Gaulle se montre très critique à l'égard des chefs militaires qui sont responsables de la défaite. Selon lui encore, la défaite est circonstancielle, c'est-à-dire provisoire. Encore faut-il se donner les moyens pour que le retournement de situation s'effectue... De Gaulle le conçoit déjà ! Les Etats-Unis va rejoindre la Grande-Bretagne, tout comme l'URSS, car il voit dans le pacte germano-soviétique l'inéluctabilité de l'affrontement entre le nazisme et le communisme. Refusant l'asservissement et la résignation, respectant les engagements pris envers les Alliés, De Gaulle bien que dans la solitude et le dénuement, appel à poursuivre le combat.
On peut considérer que de Gaulle s'empare du pouvoir avec un micro. Il a la légitimité du micro.
Le déclage entre sa faible légitimité et l'étendue de ses ambitions posent déjà d'énormes problèmes à l'entreprise de De Gaulle. Il l'avoue lui-même : « [Je suis] un ambitieux politique et il y [a] la rencontre de la circonstance et de l'ambition. »
Le débat qui se secoue la France est le suivant : doit-on signer l'armistice ? Pour Pétain, qui ne voulait pas de l'armistice en 1918, et Weygand : oui. Pour de Gaulle et Reynaud : non, qui voient en l'armistice la trahison. Ainsi naît la cobelligérance française.
Pouvait-on continuer la guerre hors de France en Afrique du Nord ?
Pendant que De Gaulle donne naissance à la résistance, Pétain, quant à lui, signe l'armistice à Compiègne dans le wagon où l'armistice de 1918 fut signé. C'est un symbole pour l'Allemagne qui prend sa revanche et un soulagement pour Pétain qui évite le pire à la France. C'est sa première grande action en tant que président du Conseil. L'initiative de conclure l'armistice est donc légitimée, même avant la création de l'Etat français, par sa fonction de président de Conseil, et du retentissement de la conclusion de l'armistice auprès de la population française.
L'armistice est pour Pétain la seule condition du redressement national. Pour De Gaulle, il ne représente que le déshonneur, « pour qui la défaite n'est qu'une première péripétie d'un drame mondial au sein duquel la France doit continuer à jouer son rôle. Telle est l'indéfectible volonté de l'homme du 18 juin. »4
Les conditions de l'armistice sont très dures. Les clauses sont sévères et déshonorantes : territoire divisé en deux, annexion de l'Alsace-Lorraine, armée francaise réduite ou encore énorme indemnité d'occupation. Pétain explique aux Français que leur nouvelle vie sera dure dans son discours du 25 juin.
Discours le 25 juin 1940
« ... Les conditions auxquelles nous avons dû souscrire sont sévères...
Du moins l'honneur est-il sauf. Nul ne fera usage de nos avions et de notre flotte. Nous gardons les unités terrestres et navales nécessaires au maintien de l'ordre dans la métropole et dans nos colonies. Le gouvernement reste libre, la France ne sera administrée que par des Français.
Vous étiez prêts à continuer la lutte, je le savais. La guerre était perdue dans la métropole ; fallait-il la prolonger dans nos colonies ? Je ne serais pas digner de rester à votre tête si j'avais accepté de répandre le sang français pour prolonger le rêve de quelques Français mal instruits des conditions de la lutte. Je n'ai pas voulu placer hors du sol de France ni ma personne, ni mon espoir. »
Par ce discours, Pétain affirme sa volonté d'être le chef de la France dans l'épreuve qui s'offre à elle.
Pendant ce temps, de nombreux « grands hommes » refusant la défaite rejoignent De Gaulle à Londres comme Monnet, Pieven, Schuman, Palewski ou encore Cassin.
Pétain ordonne à De Gaulle de « rentrer sans délai ».
Voyant De Gaulle s'opposer aux institutions qui s'apprêtent à être crées, Pétain et son entourage décident de rétrograder Charles de Gaulle, de général à simple colonel, le 22 juin 1940. Il est donc le seul véritable adversaire de Pétain mais est inconnu de la population et isolé. Cependant le 28 juin 1940 De Gaulle reçoit le soutien de Winston Churchill le Premier Ministre anglais qui le considère comme le «chef des Français Libres » au contraire de Roosevelt président des Etats-Unis d'Amérique qui lui est plutôt hostile. « L'ardeur du général-sous-secrétaire d'Etat et sa volonté évidente de continuer la guerre plaisent à Wiston Churchill. »5 Ce pouvoir charismatique que lui accorde Churchill n'est reconnu que par les Anglais. Il n'en bénéficie donc pas en France.
Le 2 juillet 1940, Pétain et son gouvernement s'installent à Vichy. La ville est choisie grâce à sa capacité hôtelière, son Grand Casino pouvant servir d'Assemblée nationale et de la distance assez importante face aux contestations possibles. Pétain veut affirmer son autorité avec le déplacement de son gouvernement dans une zone qui n'est pas occupée. La France continue d'avoir un gouvernement malgré la défaite car Hitler a la volonté d'avoir un partenaire de négociation.
Le 3 juillet 1940 les premiers affrontements commencent entre la France et l'Angleterre à Mers el-Kébir. Une flotte française est même détruite. Même si De Gaulle était contre cette attaque, Pétain et le peuple français l'assimile à cette attaque : il est considéré comme ennemi de la nation. De Gaulle rencontre des premières diffcultés à pouvoir manifester une quelconque légitimité.
Pétain veut renforcer ses pouvoirs. C'est pourquoi un vote pour lui donner les pleins pouvoirs est réalisé le 10 juillet 1940. Le résultat est clair : 569 voix contre 80 (17 absentions).
Le 10 juillet 1940 est l'aboutissement du déclin progressif de la IIIè République.
Les parlementaires reconnaissent leur propre incapacité à assumer le destin de la France.
Le fait que Pétain devienne le chef de l'Etat français se situe dans la logique de la continuité avec ses actions en tant que président du Conseil. Pétain dispose de pouvoirs plus vastes que ceux de Louis XIV !6 « L'Assemblée nationale donne tous les pouvoirs au gouvernement de la République, sous l'autorité et la signature du maréchal Pétain, à l'effet de promulguer, par un ou plusieurs actes, une nouvelle Constitution de l'Etat français. Cette constitution devra garantir les droits du Travail, de la Famille et de la Patrie. Elle sera ratifiée par la Nation et appliquée par les assemblées qu'elle aura crées. »
La rupture avec la République passe inapperçue sous le choc de la défaite. Le suicide de la République est légitimée par le vote lui-même ! Aussi, Pétain prétend incarner la continuité républicaine. « À l'appel du président, j'assure... » Se cache une volonté dissimulée : « C'est vers l'avenir... Un ordre nouveau commence. » Son autorité est totale, il est le chef de l'Etat français.
Le changement de régime n'est pas prévu par l'armistice et n'est pas imposé par l'Allemagne. De plus, le vote, qui a lieu dans la presque indifférence de l'opinion publique, qui n'aspire qu'au « retour à la normale », n'est pas institutionnel. La Constitution de 1875 précise que « La forme du gouvernement ne peut faire l'objet d'une révision ». L'Etat français n'est donc pas légal ! Pétain n'accorde pas d'importance à cela. En 1916, lors de la bataille de Verdun, Pétain conseille à Poincaré de « prendre les choses en main ». Poincaré lui répond « Mais général, la Constitution, qu'est-ce que vous en faites ? » Et Pétain de répliquer : « La Constitution, oh ! moi, je m'en fous. »7
On a tendance à considérer aujourd'hui que par l'existence d'un vote découle la légitimité de Pétain. Mais une question nous vient à l'esprit ? Le 10 juillet est-il un coup d'état ? Nous estimons que non. Toutefois, on empêche Albert Lebrun de partir pour l'Afrique du Nord, alors qu'il veut continuer à combattre. D'autre part, le piège du Massalia empêche 87 passagers de rejoindre Vichy pour voter contre les pleins pouvoirs de Pétain. À cela s'ajoutent les parlementaires prisonniers, déchus de la nationalité ou encore menacés s'ils votent contre Pétain. D'ailleurs, le lendemain, les « quatre-vingts » se dispersent. Ils deviennent suspects au yeux des autorités. Certains subissent une surveillance policière, voire une incarcération (Auriol, Blum, Dormoy, Tanguy-Prigent). Il y a des assassinats suspects (Pezières, Camel).
Déjà quand il était enfant, Charles de Gaulle jouait avec ses frères. Ensemble, ils faisaient des batailles de soldats de plomb. Xavier, qui était tout le temps l'empereur de l'Allemagne, demande à changer ! Charles de Gaulle, qui était lui toujours le roi de France, lui répond : « Non, jamais ! Les Français sont à moi ! »
« Alors que les personnalités les plus trempées s'effonfrent, Pétain et De Gaulle passent à l'acte avec une audace inouïe : l'un pour renverser la République, l'autre pour en assurer la continuité dans la guerre. »8 À la fin de juin 1940, alors que la mère de De Gaulle est mourrante, celle-ci dit : « Je reconnais bien Charles. Il a fait ce qu'il devait faire. »
De Gaulle, condamné à quatre ans d'emprisonnement le 4 juillet 1940, obtient le statut de « premier opposant à Vichy ». Une autre voie que celle choisie par Pétain est, selon lui, possible. Alors que l'Occupation commence une lutte commence entre deux hommes complètement opposé: Pétain et De Gaulle. Cependant cette lutte est inégale car Pétain possède tout les pouvoirs en France libre alors que De Gaulle peine à avoir le soutien des alliés.
Pétain dispose des pleins pouvoirs. Il n'y a plus que de Gaulle face à lui.
1Voir Annexes pp 86-88 Témoignage de Michel Boivin sur les débuts du général de Gaulle (juin 1940)
2Wiston Churchill, Mémoires
3Voir aussi Annexes p. 66 - Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle
4Voir Annexes pp 86-88 - Témoignage de Michel Boivin sur les débuts du général de Gaulle (juin 1940)
5Voir Annexes pp 86-88 - Témoignage de Michel Boivin sur les débuts du général de Gaulle (juin 1940)
6Laval : « Connaissez-vous, Monsieur le Maréchal, l'étendue de vos pouvoirs ? Ils sont plus grands que ceux de Louis XIV, parce que Louis XIV devait se soumettre ses édits au Parlement. »
7Episode rapporté dans De Gaulle-Pétain, Le destin, la blessure, la leçon (Frédéric Salat-Baroux)
8De Gaulle-Pétain, Le destin, la blessure, la leçon (Frédéric Salat-Baroux)
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